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La fête des tabernacles, à Jérusalem



La deuxième fête est une fête nationale, la dernière des trois grandes fêtes religieuses annuelles célébrées à Jérusalem : c'est la Succoth. Les gens quittent leur maison, leur village, pour aller à Sion, gravissant les collines qui entourent Jérusalem. Huit jours de célébration intense qui se terminent par le sabbat. Les Juifs commémorent le séjour dans le désert où le peuple errant vivait dans des tentes (tabernacles), en route vers le pays promis. En souvenir, pour s’identifier à leurs pères, les pèlerins occupent pour quelques jours des cabanes faites de branchages. Cette célébration concerne aussi le miracle de l'eau que Dieu fit jaillir du rocher, dans le désert : une double fête en quelque sorte. C'est donc aussi une opportunité de reconnaissance envers l’Éternel. Au réservoir de Siloé, le grand prêtre descend prendre de l'eau dans un vase d'or et s'en va au Temple, suivi d'un cortège de Hallel et de musique. Cette double fête extraordinaire est une explosion de joie. Les rabbins s’accordent pour dire qu'il faut venir à Jérusalem à ce dernier rendez-vous de l'année si l’on veut comprendre ce qu’est la véritable joie.

Au sein d’une foule heureuse, tandis que retentissent des cris d’allégresse, un jeune juif d’environ trente-trois ans que l’on appelle Rabbi (ce qui signifie Maître) se tient debout rapporte l’Évangile de Jean et s’écrie : Si quelqu’un a soif, qu’il vienne à moi et qu’il boive !

Si j’avais été l’un de ses disciples, je lui aurais dit :

- Seigneur, ce n’est ni le moment ni l’endroit. Ne vois-tu pas ces réjouissances où ces gens s’embrassent sautant de joie ? Ne vois-tu pas cette liberté qu’il y a à Jérusalem, et l’allégresse des enfants qui courent partout ? Les gens sont désaltérés ; le vin coule à flot et toi tu appelles ceux qui auraient soif ?

Lui m’aurait répondu :

- Au sein d’une fête, je sais reconnaître un cœur triste. Au-delà des cris et des rires, j’entends gémir le cœur blessé. Dans la multitude en liesse, je discerne la solitude, le mal-être, la souffrance et même les pensées de suicide.


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