La croix a un sens, c’est-à-dire une direction
Le divin crucifié meurt entre ciel et terre, sur le bois planté au sol et pointé vers ce Ciel qu’il promet au brigand repentant, au-delà des nuages… À sa mort, le Christ établit un pont unique, s’appuyant sur les deux rives : la terre qui le rejette, le Ciel qui se ferme ! Mais quand son sacrifice sera agréé par le Père, la terre l’accueillera, le Ciel le recevra…
Déjà, la double nature de l’Homme Dieu laissait présager qu’il ne pouvait être que le seul médiateur entre Dieu et les hommes. La vieille prière d’un prophète inspiré, ce désir enfoui en chaque être humain, était enfin exaucée : "Ô, si tu déchirais les cieux, et si tu descendais" (Ésaïe 63.19). La mort du Sauveur est la déchirure qui nous ouvre le Ciel. Il annonçait l’œuvre de Golgotha, quand il déclarait : "Vous verrez désormais le ciel ouvert et les anges de Dieu monter et descendre au-dessus du Fils de l’homme" (Jean 1.51).
L’Agneau pascal qui meurt à la Pâque, rappelle l’agneau sacrifié dans chaque famille par les Hébreux avant qu’ils ne quittent la terre d’Égypte, à la Pâque, dont le sens veut dire passage. L’ange exterminateur passe mais ne s'arrête pas pour frapper la maison protégée par le sang sur ses linteaux.
C’est aussi le passage pour un pays promis, le plus beau des pays. La croix -passion du Christ à la Pâque- est le passage obligé, la route vers le pays promis à tous les brigands que nous sommes, inaugurée dans la chair de celui qui a dit :
Je suis la porte. Si quelqu’un entre par moi, il sera sauvé (Jean 10.10).
Je suis le chemin, la vérité, et la vie. Nul ne vient au Père que par moi (Jean 14.6).
Et les apôtres qui prêchaient Jésus crucifié ont montré qu’il nous a inauguré une route nouvelle :
Nous savons que nous sommes passés de la mort à la vie... (1 Jean3.14)
Il nous a délivrés de la puissance des ténèbres et nous a transportés dans le royaume du Fils de son amour (Colossiens 1.13).
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